Biographie

J’aime photographier ; un vice irrépressible*.
Ce vice lié à celui de peindre a produit un très
grand nombre de documents.
Je tente ici de présenter un bref extrait de cet amas
d’émotions, de recherches et de souvenirs.
Ici je parle d’image, de l’émoi que l’image que l’on créé
dans l’étonnement et la confusion provoque.
Je parle de plaisir et de désir…

...

Au Maroc le sourire d’un jeune garçon...

C’est à Ras El Ma sous les cèdres, près d’Azrou.
J’ai vingt ans et je dessine avec de jeunes marocains. Je photographie (avec une copie japonaise du Rolleiflex)…

...

En Haute-Provence, l’influence du paysage sur mon travail...

J’ai choisi un temps de vivre dans les rocailles, les collines, les brumes blanches et bleues, de fuir le vert des prés de mon enfance, trop humides ; je suis un grand frileux …

...

Vietnam

Surgissent d’un remblai des pêcheurs. Nous sommes non loin de Da Nang. L’émoi est là, l’image est parfaite, glauque et lumineuse à la fois, écrite par la lumière verte, humide, absolument humide…

...

Le Louvre

Depuis toujours je parcours le musée du Louvre, malgré de détestables peintures d’histoire lourdement encadrées ’or, je me sens chez moi…

...

La maison forte de Novéry,

Proche de la frontière suisse. Je photographie des branches, des enfants, des sourires, je viens de découvrir le reflex Canon et c’est un grand bonheur…

...

L’Afghanistan

Ce pays m’a profondément attiré ; une page conservée d’une très vieille histoire. Nous sommes en 1978, les multiples formes de vie accablent le photographe…

...

Le mont Saint-Michel

Mon ami Jacques Blanc avait écrit un texte sur le mont Saint-Michel, il désirait en faire un livre, je me chargeai de l’illustrer…

...

Les Buttes Chaumont

Pour un texte de Christiane Veschambre, une autre chasse à l’image. Je me méfiais de ce jardin du 19e : l’emploi du béton pour imiter des branches d’arbres qui y est sans cesse utilisé, me gênait.
Mais ce lieu dépasse cet abus. Aidé par sa forte inclinaison il disperse rocailles, lacs et prairies dans un désordre magnifique : voulu ?

Drancy

Pour illustrer un court texte de Marcel Cohen ; la gare de triage de Drancy d’où partirent ses parents pour les camps. Pour dire son silence, sa retenue ; nous marchions tout les deux rendus muets par ce mystère désespérant de la cruauté des hommes. Je pris difficilement ces photos.

Heloise et ...

Venise

Paris

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Un vice irréprésible, photographier...

Ce vice lié à celui de peindre a produit un très grand nombre de documents.
Je tente ici de présenter un bref extrait de cet amas d’émotions, de recherches et de souvenirs. Ici je parle d’image, de l’émoi que l’image que l’on créé dans l’étonnement et la confusion provoque. Je parle de plaisir et de désir.

Peindre, photographier, la même pantomime volée au spectacle du vivant. Si ce n’est que le lien entre le cerveau et la main qui dessine me semble d’une nature unique, incompréhensible. Saisir une photo c’est-à-dire s’emparer d’un morceau de vie, c’est prendre une autre voie mais aboutir également à une œuvre. Je n’ai pas choisi et dans la cahute de mon travail, peindre et photographier se tiennent côte à côte.
  Je ne suis pas un reporter ; j’ai joué ce rôle mais mon désir de saisir des images échappe à la description, je ne me sens pas apte à rendre compte d’un pays, d’une personne.
Photographier est un jeu ; le jeu de voir dans l’instant l’évidence d’une image et de la saisir. Le plaisir de s’en emparer.
  La photo lutte contre la réalité : la photo se transforme sous le regard (si l’on excepte celles qui semblent pour un temps achevées et qui porteront long temps cette sensation).
D’autres m’interrogent, plus je les les scrute, plus elles se modifient. Je ne fais pas confiance en cette première impression surtout lorsque j’utilise un appareil numérique ; je me laisse entraîner à appuyer trop souvent sur l’obturateur.
  Contrairement à ce qui se produit quand je peins et que, le réel est absent, ici il est présent et il doit être détourné ou, plutôt, déformé. Sa présence est une difficulté, elle est aussi une richesse.
Après un temps plus ou moins long l’image s’établit et l’on découvre sa beauté – ou sa laideur. Ce doute participe à la création.
  Origine du trouble ? La formation du goût est une sombre alchimie. Pouvons-nous être sûrs de nos choix, sauf à décider une fois pour toutes que nous ne saurions nous tromper ?
  Le moteur principal est le désir. Désir de photographier dans la joie du regard qui combat, réforme, efface et délivre ce que nous souhaitons afficher.
  Un but qui n’est jamais complètement atteint ?

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Au Maroc le sourire d’un jeune garçon...

C’est à Ras El Ma sous les cèdres, près d’Azrou.
J’ai vingt ans et je dessine avec de jeunes marocains. Je photographie (avec une copie japonaise du Rolleiflex).

Fonctionnaire français du Makhzen, conscient d’être une sorte d’intrus. Je découvre la très grande beauté de ce pays : l’accord des sourires et des murs chaulés, les élégantes silhouettes drapées d’une sorte de bure brune, le raffinement des couleurs où jouent sans cesse l’ombre et le soleil. Je viens de passer subitement du gris des banlieues à cette débauche de beauté, j’en suis brutalement et définitivement imprégné.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

En Haute-Provence : l’influence du paysage sur mon travail...

J’ai choisi un temps de vivre dans les rocailles, les collines, les brumes blanches et bleues, de fuir le vert des prés de mon enfance, trop humides ; je suis un grand frileux,

J’aime le bonheur des matins de lumière dans les mondes de la montagne de Lure qui me hantent et me contraignent. Ai-je su vraiment les saisir ? Ces collines, amas de pierre, j’ai vécu longtemps dans ce lieu où les breuils s’accouplent aux montagnes.
C’était le bonheur des matins. Je me sentais chez moi dans ce pays si divers, si riche, souligné à l’horizon parle plateau de Valensole, une ombre bleue.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Vietnam

Surgissent d’un remblai des pêcheurs. Nous sommes non loin de Da Nang. L’émoi est là, l’image est parfaite, glauque et lumineuse à la fois, écrite par la lumière verte, humide, absolument humide.

Le sentiment d’un vol ? Je ne sais rien de ces femmes, de ces hommes. Je suis isolé par la recherche de la beauté, isolé par la langue également ; je tente de comprendre et de m’emparer d’une parcelle de cette vie. J’avais souhaité séjourner durant le temps accordé à mon reportage dans un village, ce ne fut pas possible. Alors je suis les chemins que m’indique le gouvernement. Un homme m’accompagne sans doute pour me protéger mais de qui ?
   Quelques années après le départ mouvementé des Américains le pays semble calme. Un femme aussi m’accompagne, une traductrice qui parle un français plein de charme acquis en Allemagne de l’Est. Sur un chemin qui mène aux rizières, elle ne souhaite pas que je photographie un mendiant au masque si pur, pourquoi ?
   Je me laisse envahir par l’extrême beauté : le plan habile des rizières, les outils de fer usé, les gestes sans emphase d’un pêcheur que nul danseur ne saurait imiter. Je regarde intensément, j’oublie presque de photographier. Cependant je poursuis le travail qui doit décrire l’aide du Programme alimentaire mondial : opérations à hôpital d’Hanoï, travaux dans les rizières, enfants des lycées, chantiers collectifs dans d’immenses canaux hérissés de drapeaux rouges. Ce qui m’importe : la découverte de cet inextricable mélange de formes, de couleurs, de lumières ; l’éblouissement devant la diversité du monde. L’équilibre est là, confus, entrelacé.
   Reste de ce pays qui a trop souffert le sentiment de l’opiniâtreté des femmes et des hommes sous cette lourde chaleur, l’évidence de l’intelligence des gestes et des corps. Je m’éloigne un instant du travail du regard ; dans un fouillis de branches, de feuilles et de pierres, du flanc pierreux, la force de la nature, son talent se déversent en moi. Les mots sont trop petits pour la décrire, hésitation du regard. Les images à saisir surgissent, évidentes, impossible de ne pas s’en emparer.
   Face à la forêt du vivant, je suis éberlué, j’amasse les images.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Le Louvre

Depuis toujours je parcours le musée du Louvre, malgré de détestables peintures d’histoire lourdement encadrées ’or, je me sens chez moi.

Certes c’est prétention mais les peintres autrefois y logeaient, y organisaient les expositions…
Ce musée est est un immense et délicieux catalogue ; j’y pénètre silencieux, rendu hagard aussi par la cohorte bigarrée de ceux qui viennent ici prendre des selfies.
Mais on peut fuir dans cet immense musée. Je m’approche dans le bonheur de voir l’invisible : Malouel, Valentin de Boulogne, Corneille de Lyon, Chardin…
Photographier les tableaux ? J’y renonce presque toujours, c’est un travail de spécialiste. La sculpture, elle offre un vaste champ. La lumière renvoie et renforce les ombres, déforme l’œuvre primitive, permet le jeu. La multiplicité des angles possibles, la capacité de faire apparaître les mille visages d’une même face qui sous la lumière s’offrent à de nouvelles identités, faire saillir les marbres.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

La maison forte de Novéry

A la maison forte de Novéry, proche de la frontière suisse. Je photographie des branches, des enfants, des sourires, je viens de découvrir le reflex Canon et c’est un grand bonheur.

J’ai maintenant la possibilité de cadrer rapidement ce que je souhaite : de voir l’image d’une façon précise et ainsi de pouvoir travailler d’instinct. Première prise : trois juments dans un champ s’accordent et de leurs ombres blanches saluent la forêt. Un plaisir pour mon oeil. À cette époque je ne fais que des photos en noir et blanc. Je m’approche ainsi des dessins à l’encre de Chine que je dessine souvent. Bonheur du noir !

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Afghanistan

Ce pays m’a profondément attiré ; une page conservée d’une très vieille histoire. Nous sommes en 1978, les multiples formes de vie accablent le photographe.

Il aurait fallu des années pour saisir ce flot qui sans cesse se jette sur moi. L’avant-garde d’un conte et d’un théâtre en marche que suivent une infinité de femmes, d’hommes, de bêtes qui disent que la beauté dans les civilisations anciennes est une preuve de notre désastre : que toutes ces formes, vêtement, maisons, outils se mariaient à l’élégance de la nature. Je sais et je vois aussi la faim, la souffrance des femmes, la violence des hommes ; superbes, orgueilleux.
   J’accompagne une mission d’agents du Programme alimentaire mondial qui vérifient avant l’hiver les réserves de blé dans les villages aux flancs de l’Indu Kush. Ce qui attise mon regard : parcourir la haute route du centre (de Bayman à Hérat), passant chaque jour par des cols élevés, côtoyant des précipices sur des ponts de bois fragiles, la force écrasante des sommets (le Koh-I-Baba culmine à 5048 mètres). L’excès ; sentir la vie à perte de vue en photographiant ces lieux sans fin.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Ut elit tellus, luctus nec ullamcorper mattis, pulvinar dapibus leo.

Le mont Saint-Michel

Le mont Saint-Michel. Mon ami Jacques Blanc avait écrit un texte sur le mont Saint-Michel, il désirait en faire un livre, je me chargeai de l’illustrer.

Cette haute masse grise ne m’attirait pas beaucoup, avais-je le sentiment que ce monument était trop célébré ? Mais à ma première visite je fus touché par les jeux des voûtes, l’omniprésence de l’ombre exaltée, soulignée de courtes lumières. La complication de toutes ces salles imbriquées les unes aux autres, de ces escaliers qui se chevauchaient créant par là d’innombrables possibilités de jeux dans la confusion des plans. Je dois avouer que je me perdais facilement dans tant d’accumulations successives. Pour moi la plus belle partie du mont sont les amas de rochers, perçant les sables et l’eau, au pied des murailles ou ils tracent des dessins japonais sans cesse renouvelés. y est disposée, comme au hasard, une très belle chapelle romane.